Le cyclisme professionnel vient de perdre l’un de ses valeureux combattants français. À seulement 27 ans, Eddy Finé se voit contraint de raccrocher définitivement son vélo, terrassé par une pathologie aussi sournoise qu’implacable : l’endofibrose de l’artère iliaque. Cette annonce, tombée le 28 juin 2025, a provoqué une onde de choc dans le peloton et soulève d’importantes questions sur la santé des athlètes de haut niveau.
Comment un jeune coureur prometteur se retrouve-t-il forcé d’abandonner sa passion ? Quelles sont les implications médicales de cette condition délicate ? Plongeons dans l’histoire d’Eddy Finé et les défis auxquels font face les cyclistes professionnels confrontés à cette pathologie particulière.
La fin de carrière d’Eddy Finé
Personne n’aurait imaginé voir la carrière d’Eddy Finé s’arrêter si brutalement. Pourtant, après plusieurs années de lutte contre son corps, le coureur français a dû se résoudre à l’inévitable, rejoignant ainsi Jakob Fuglsang, également attendu à la retraite en 2025, bien que pour des raisons différentes.
Circonstances de l’arrêt
« J’avais tout essayé, je n’avais pas le choix, j’étais obligé d’arrêter », a déclaré Finé dans un communiqué empreint d’émotion. Ces mots résonnent comme le testament sportif d’un homme qui a tout tenté pour poursuivre sa passion. Depuis 2019, le coureur de l’équipe Cofidis avait subi plusieurs interventions chirurgicales, espérant à chaque fois un miracle qui ne viendrait jamais.
Sa dernière performance notable remonte au Tro-Bro Léon 2024, où il avait décroché une remarquable quatrième place. Un dernier éclat dans une carrière marquée davantage par son dévouement sans faille et son esprit d’équipe que par des victoires personnelles. L’équipe Cofidis, qui l’accompagnait depuis six saisons, a d’ailleurs tenu à saluer sa combativité et son professionnalisme exemplaires.
La pathologie et ses conséquences
L’endofibrose de l’artère iliaque a progressivement transformé chaque effort intense en véritable supplice pour Finé. Cette condition, qui affecte de nombreux cyclistes professionnels, rend tout simplement impossible la poursuite d’une carrière au plus haut niveau. Contrairement à l’histoire d’un autre jeune coureur cycliste prometteur, le destin de Finé a été scellé par son propre corps.
Les conséquences vont bien au-delà du simple aspect sportif. À 27 ans, c’est toute une vie professionnelle qu’il faut réinventer, des rêves qu’il faut abandonner et une nouvelle identité qu’il faut construire loin des pelotons. Le choc psychologique d’une telle transition ne doit pas être sous-estimé.
Aspects médicaux et réflexions
Le cas d’Eddy Finé met en lumière une pathologie particulièrement insidieuse mais relativement méconnue du grand public, tout comme le cas de Michael Matthews, un autre coureur cycliste confronté à de graves problèmes de santé comme une embolie pulmonaire.
Comprendre l’endofibrose
L’endofibrose iliaque se caractérise par un épaississement progressif de la paroi de l’artère iliaque externe, provoquant une réduction critique du flux sanguin vers la jambe lors d’efforts intenses. Particulièrement vicieuse, cette pathologie reste souvent silencieuse au repos mais se manifeste brutalement pendant l’effort par des douleurs aiguës, des crampes invalidantes et une faiblesse musculaire incompatible avec la haute performance.
La position du cycliste, constamment penché en avant sur son vélo, contribue directement à cette compression artérielle. Avec le temps et les milliers de kilomètres parcourus, la paroi artérielle s’épaissit, transformant un outil de performance – le corps du cycliste – en obstacle insurmontable.
Perspectives pour les athlètes
Le drame vécu par Eddy Finé soulève d’importantes questions sur le suivi médical des athlètes. Comment mieux dépister ces conditions avant qu’elles ne deviennent invalidantes ? Existe-t-il des stratégies préventives efficaces ? La recherche médicale spécifique au cyclisme progresse, mais des cas comme celui de Finé montrent qu’il reste encore beaucoup à faire.
Pour les athlètes contraints à une reconversion précoce, le défi est immense. Les structures sportives doivent sans doute renforcer leur accompagnement dans ces transitions de vie particulièrement délicates, tant sur le plan professionnel que psychologique.
Conclusion
La carrière interrompue d’Eddy Finé nous rappelle la fragilité intrinsèque du corps humain, même chez les athlètes d’élite. Au-delà de la performance sportive, c’est l’histoire d’un homme confronté à ses limites physiologiques et contraint de se réinventer entièrement.
Alors que le peloton continue sa route sans lui, Finé laisse derrière lui l’image d’un coureur courageux et dévoué. Son combat contre l’endofibrose, bien que perdu, contribue à mettre en lumière cette pathologie et pourrait, espérons-le, aider d’autres cyclistes à l’avenir.

